Éduquez un enfant, changez une vie!

Manque d’écoles de qualité pour les filles pauvres au Pakistan

Il y a dix ans, nous avions visité une petite maison dans le village de Saleh Pat, dans la province du Sindh. Là, sur un lit tressé, une petite fille timide vêtue d’un uniforme scolaire TCF était assise à côté de sa grand-mère affaiblie. Madiha, cinq ans, venait de faire son entrée à l’école grâce à la directrice, madame Saima Memon, qui l’avait vue mendier aux côtés de sa grand-mère sur la place du marché. Pieds nus sous le soleil de plomb, son bol de mendiante à la main, Madiha se promenait parmi la foule d’acheteurs affairés quand Mme Saima l’a vue pour la première fois. “Elle a tendu la main vers moi », se souvient cette dernière avec un sourire éclatant. ” Quand elle m’a regardé, j’ai vu dans ses yeux une étrange lueur d’espoir. J’ai pris sa petite main dans la mienne et lui ai demandé : ‘Dhee (fille), n’aimerais-tu pas plutôt être à l’école? ’ Son visage s’est illuminé instantanément!” Dix ans plus tard, nous avons rencontré Madiha à nouveau, et cette fois, nous avions devant nous une jeune fille confiante, occupée à préparer ses examens scolaires. “C’est l’élève la plus brillante de la classe, et elle n’a pas manqué une seule journée,” raconte son enseignante.

Contexte

Le Pakistan compte le deuxième plus grand nombre d’enfants non scolarisés au monde. En effet, quelque 22,8 millions d’enfants âgés de 5 à 16 ans ne fréquentent pas l’école, ce qui représente 44 % de la population totale de ce groupe d’âge. Les filles sont particulièrement touchées, puisque 32 % de celles en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisées, contre 21 % des garçons. Parvenues à l’âge de la neuvième année, 87 % des filles au Pakistan ne sont pas scolarisées. Par ailleurs, le Pakistan compte parmi les pays en développement qui devraient être les plus durement touchés par la pandémie de COVID-19. Dans ce pays où 25 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (avec moins de 2 $ par jour) et dépend d’un salaire journalier, les familles désavantagées peuvent envoyer leurs enfants à l’une des écoles de haute qualité construites par TCF pour les enfants non scolarisés, et en particulier les filles. TCF dépend des dons philanthropiques, mais on s’attend à ce que la collecte de fonds chute de 40 % en raison de la crise économique mondiale. TCF joue un rôle important pour offrir une éducation de qualité aux enfants défavorisés : l’organisme opère actuellement 700 sites répartis dans 61 districts au Pakistan, où l’on trouve plus de 266 000 enfants, dont la moitié sont des filles, inscrits dans 1 660 unités scolaires. Avec 13 000 enseignantes et directrices à son emploi, TCF est aussi le plus grand employeur de femmes du secteur privé au Pakistan.

La bonne action

TCF se consacre aux enfants de la rue et leur offre une place à l’école, leur fournit des manuels et des uniformes, et leur offre une éducation de qualité donnée par des enseignants bien formés et attentionnés. Cela change leur vie : en effet, l’éducation donnée par TCF prévient le travail des enfants et le mariage précoce des filles, en plus d’offrir indépendance et possibilités d’emploi à ses diplômés, dont 88 % sont soit inscrits à des études supérieures, soit actuellement employés. TCF brise le cycle de la pauvreté et de l’ignorance et transforme des vies au moyen de manuels scolaires et d’outils pédagogiques personnalisés. Toutes les écoles de TCF sont implantées dans des locaux spécialement construits, conçus par des architectes réputés. Les bâtiments scolaires sont équipés de salles de classe spacieuses et entièrement meublées, d’un bloc administratif, d’une aire de jeux, d’une bibliothèque, de laboratoires informatiques et scientifiques, d’une salle d’art et de toutes les installations essentielles pour offrir aux étudiants un environnement d’apprentissage stimulant.